On dirait que ces gens connaissent, mieux que moi-même, ce
que j’aime et ce que je n’aime pas ; ce qui est bon pour moi et ce qui ne l’est
pas. Mais, en fait, ils sont guidés par une vieille (donc une sacrée) pensée dans
les communautés africaines. Ces dernières savent qu’à l’image d’une équipe de
football, quand un membre de la famille réussit, c’est toute la famille qui réussit.
En termes clairs, chez nous, l’individu n’existe pas. Tout
est collectif, tout est société. Ce qui, en soit, n’est pas mauvais. Mais l’envers
du décor est que cette société vous observe, vous épie à tel point que vous ne
vous habillez que pour elle. Vous ne travaillez que pour elle. Vous vivez, nullement
pour vous, mais pour elle. Elle vous oriente, trace votre chemin, décide de
votre avenir, choisit votre destinée, bref, dispose de votre vie.
Là-bas, on ne connait pas le succès individual. Il ne peut-être
que familial, voir communautaire. Et, il faudrait se l’avouer ici et maintenant,
cet état d’esprit est un obstacle majeur à la réussite matérielle de bon nombre
de gens sur le continent.
Ceux qui dissent non aux pensées uniques sont ceux qui font
l’histoire. Je ne vous donnerais pas d’exemples mais regardez autour de vous :
ceux qui ont accompli de grandes choses sont ceux qui ont bien voulu sortir des
sentiers battus. Ils ont mené leur part de rébellion contre les dictats sociaux,
ils ont tracé leurs propres chemins : ils se sont échappés de la prison de la « la
famille », de la « communauté ».
En rédigeant ces lignes, mes pensées vont à celles et ceux
qui se sont mariés pour la « société ». Ils ont épousé des hommes ou
des femmes choisis par la famille. En d’autres termes, ils se sont resignés à
vivre une vie qui n’est pas la leur mais, peut-être, celle de la famille, celle
des parents.
Kareefa
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