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POUR ECRIRE UN LIVRE, ELLE SE PROSTITUE PENDANT DEUX ANS ET DEMI

Le projet littéraire qui se cachait derrière le séjour d’Emma Becker en maison close s’appelle « La Maison ». L’auteure s’est fait enrôler en tant que travailleuse de sexe dans deux bordels de Berlin, la capitale allemande après avoir publié deux romans à succès. Ce qui est intéressant dans son cas, c’est qu’elle l’a fait volontairement, par curiosité mais surtout par « amour pour les femmes ».

L'ouvrage est une écriture libre empreint d’humour et de légèreté. Il fait le récit de deux années et demi qu’a passé son auteure à se vendre sous le pseudonyme de Justine.

Qui sont ces femmes qui se vendent ? Comment en viennent-elles à faire ce métier ? Comment le vivent-elles ? Est-ce que ça leur arrive de jouir… quand même ? La Maison répond à ces questions avec une savante réflexion sur la sexualité féminine au contact de masculinités plurielles : du jeune père de famille qui vient verser son bonheur dans les entrelacs érotiques dune prostituée au vieux lourd qui souhaite apprendre à faire un cunnilingus. Cest ainsi que le lecteur est bringuebalé dans cet univers mystérieux, virevoltant entre des passages franchement drôles à limage de cette malheureuse qui offre une escort-girl à son fiancé pour finir dans un plan à trois désastreux,..

 Emma Becker décrit, dans les moindres détails, « le désir masculin sous toutes ses formes » avec « un regard féminin sur la détresse sexuelle masculine »… Fascinée par ce monde, elle dit avoir toujours voulu faire l’expérience « de cette condition très schématique : une femme réduite à sa fonction la plus archaïque, celle de donner du plaisir aux hommes… » L'écriture lui sert d'alibi, de prétexte et lui permet de se protéger, de garder une distance suppose L’Obs.

Son expérience, loin de tout fantasme personnel et qu'elle dit avoir bien vécu, change son rapport au sexe ; cette introspection doit à l'origine durer un an, mais se prolonge, l'auteure disant avoir trouvé « un super compromis puisque j’étais payée pour écrire mon prochain livre », « j'avais à la fois le sujet de mon troisième livre et mon gagne-pain5 ».

L’auteure précise que son « livre n’est absolument pas une apologie de la prostitution en tant que telle » et qu'elle n'a « jamais prétendu que [son] roman englobait toute la prostitution », mais prône une légalisation de cette activité en France.

 Le roman, paru en 2019 aux éditions Flammarion est un recit hypnotique. En plus d’etre finaliste du prix Renaudot, il remporte plusieurs prix la meme année dont le prix du RomanNews et celui du Roman des étudiants France culture.

Kareefa

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