Le projet
littéraire qui se cachait derrière le séjour d’Emma Becker en maison close s’appelle
« La Maison ». L’auteure s’est fait enrôler en tant que travailleuse
de sexe dans deux bordels de Berlin, la capitale allemande après avoir publié
deux romans à succès. Ce qui est intéressant dans son cas, c’est qu’elle l’a
fait volontairement, par curiosité mais surtout par « amour pour les
femmes ».
L'ouvrage est une écriture libre empreint d’humour et de légèreté. Il fait le récit de deux années et demi qu’a passé son auteure à se vendre sous le pseudonyme de Justine.
Qui sont ces femmes qui se vendent ? Comment en viennent-elles à faire ce métier ? Comment le vivent-elles ? Est-ce que ça leur arrive de jouir… quand même ? La Maison répond à ces questions avec une savante réflexion sur la sexualité féminine au contact de masculinités plurielles : du jeune père de famille qui vient verser son bonheur dans les entrelacs érotiques d’une prostituée au vieux lourd qui souhaite apprendre à faire un cunnilingus. C’est ainsi que le lecteur est bringuebalé dans cet univers mystérieux, virevoltant entre des passages franchement drôles à l’image de cette malheureuse qui offre une escort-girl à son fiancé pour finir dans un plan à trois désastreux,..
Son expérience, loin de tout fantasme personnel et qu'elle dit avoir bien vécu, change son rapport au sexe ; cette introspection doit à l'origine durer un an, mais se prolonge, l'auteure disant avoir trouvé « un super compromis puisque j’étais payée pour écrire mon prochain livre », « j'avais à la fois le sujet de mon troisième livre et mon gagne-pain5 ».
L’auteure précise que son « livre n’est absolument pas une apologie de la prostitution en tant que telle » et qu'elle n'a « jamais prétendu que [son] roman englobait toute la prostitution », mais prône une légalisation de cette activité en France.
Kareefa
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