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Alpha Condé ou le dictateur en devenir

L'opposant « historique » et le premier Président « démocratiquement élu » de la Guinée devient vraisemblablement un pourfendeur par excellence des principes sacro-saints de la démocratie. 
Après 40 ans de lutte pour l'instauration de la démocratie dans son pays, Alpha Condé semble virer désormais vers l'autocratie en travaillant au strict démantèlement de l'état de droit en Guinée : Interdiction des manifestations sauf celles qui vantent « les acquis de la 3ème République » ; Arrestation d'opposants à une nouvelle constitution pour son éventuel 3ème mandat tandis que les promoteurs de ce projet machiavélique organisent en longueur de journée des meetings un peu partout en Guinée ; Refus sans cesse prolongé d'agréer les ONG et formations politiques sans oublier les radios et télévisions privées (exceptées les dossiers portés par les proches de la présidence ou du RPG Arc-en-ciel).

Il refuse d'exprimer clairement sa position sur une éventuelle modification de la constitution et jette toujours à la figure de tout le monde : “ le peuple décidera ” comme pour dire que nos lois ne sont pas suffisamment claires sur la question.
Qui connaît l'histoire politique de la première république guinéenne dira que le professeur préféré est en train d'emboîter le pas à Ahmed Sekou Touré qui a battu ses 26 ans de dictature et répression sur le « peuple ».
Pas important de rappeler qu'il a très tôt foulé au sol la constitution et les lois de la République. Pour ainsi construire, briques après briques, son virage vers un Etat répressif et anti-démocratique.

Qui ne l'a pas vu venir ?

Alpha Condé, depuis peu, s'est montré fasciné par des dirigeants autoritaires. Au tableau de ces dictateurs reconnus, on peut lire entre autres : Xi Jinping, Recep Tayip Erdogan et Paul Kagamé. 

√ Xi Jinping

Président de la Chine depuis le 14 mars 2013 et réélu en 2018, sa présidence se distingue par une pratique du pouvoir très personnalisée. Xi est souvent présenté comme le dirigeant le plus autoritaire de Chine depuis Mao. À la suite d’une modification de la Constitution, il peut théoriquement rester président pour une durée indéterminée, alors que ses prédécesseurs étaient limités à deux mandats depuis 1998.

√ Recep Tayip Erdogan

Recep Tayip Erdogan devient président de la République de Turquie en 2014. Dès le début de sa présidence, une dérive autoritaire du pouvoir est soulignée. La tentative de coup d'État de 2016 renforce la position d'Erdoğan et conduit à des purges avec plus de 50 000 arrestations dont des députés de l'opposition et au licenciement de plus de 100 000 employés du secteur public, ainsi qu'à la mise en place de réformes sécuritaires. Il est réélu à l’issue de l’élection présidentielle anticipée de 2018 et inaugure un régime présidentiel.
En 2017, il mène une réforme constitutionnelle qui, de l'avis de l'union des barreaux de Turquie, « détruit la séparation des pouvoirs » et marque, selon de nombreuses organisations internationales, le début d'une « ère autoritaire » dans le pays.

√ Paul Kagamé

Paul Kagamé est choisi comme Président de la République Rwandaise par le Parlement, le 17 avril 2000, après la démission de Pasteur Bizimungu. Élu en 2003, 2010 et 2017, il fait voter une modification constitutionnelle en 2015 qui lui permet de se présenter à l'élection présidentielle de 2017. Cette décision permet théoriquement à Paul Kagame de rester au pouvoir jusqu'en 2034, et ce alors que de graves entorses à la démocratie sont constatées au Rwanda. Des ONG, telles que HRW et Amnesty International, critiquent avec insistance ce qu'elles considèrent comme des manquements au respect des droits de l'homme, notamment en ce qui concerne la liberté de la presse et le climat des périodes électorales. Ses opposants considèrent son régime comme une autocratie répressive favorisant la minorité tutsie au prix d'assassinats encore inexpliqués.

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