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Violences en Guinée : voici l'opportunité d'interdire les manifs de rue jusqu'à nouvel ordre

Depuis quelques semaines, les manifestations de rue sont officiellement interdites en Guinée.
Non juriste et pas légaliste à tous les coups, je rappelle d'emblée que la politique, c'est penser l'avenir et qu'en maintien d'ordre, « prévenir que guérir » est la meilleure option ; et tant le péril est grand, tant il est impératif de sortir les gros moyens.
Pas de liberté sans sécurité et aucune mesure n'est de trop quand il s'agit de faire régner l'ordre et la sécurité.
Les juristes sont dans leur logique et ils ne se lâcheront jamais de rappeler que les dispositions de l'article 10 de la constitution consacrant la liberté de manifester sont violées. Mais il faut tout de suite ajouter que l'on ne peut bien jouir de son droit de manifester que dans la sécurité. Et fort malheureusement, cette sécurité, ayons le courage de l'avouer, a foutu le camp de chez nous depuis peu, en tout cas, dans certains coins de la capitale.
Certes, la fragilisation du système sécuritaire, sous un certain angle, devrait pas entraver le droit de manifester mais force est de reconnaître que dans la situation actuelle de la Guinée, les manifestations, quelque soit leurs natures, viennent fragiliser davantage la paix et le climat social.
C'est vrai, même sans crise politique, la situation sécuritaire de notre pays laisse à désirer. Mais les manifestations politiques à Conakry constituent en réalité un terreau fertile où l'insécurité vient s'abreuver avec à la clé des morts d'hommes enregistrés parfois dans des situations de barbarie indescriptible. Je pense à tous les citoyens tués depuis le scrutin communal du 04 février 2018, notamment le sous-officier de la police nationale sauvagement massacré ce jeudi, 08 novembre à Wanindara. Ce qui est surtout intéressant dans ce cas, c'est que le crime a été commis par une foule, je ne sais pas s'il faut dire, de manifestants ou de bandits armés.
Ce qui ne se dit pas, c'est que nos forces de l'ordre sont aujourd'hui dépassées par l'ampleur de la situation. La violence, quand à elle, ne cesse de monter crescendo. Et tout porte à croire que la situation ne ferait qu'empirer les prochains jours, car l'opposition républicaine est désormais inscrite dans une logique de manifs ininterrompues. Ce qui équivaut à parler d'une série de violences continues. Je ne suis pas en train de dire que les appels à manifester de Cellou Dalein DIALLO et ses paires de l'opposition sont forcément synonymes de violences mais plutôt qu'ils sont mis à profit par des loubards pour semer la terreur dans nos rues. Ces malfrats mêmes agissent parfois hors des périmètres de manif. Comme pour dire que ces semeurs de troubles ne sont ni moins ni plus manifestants mais des criminels obsédés par le sang et les scènes macabres.
D'aucuns diraient qu'il faut rétablir l'autorité de l'État mais à l'état actuel des choses, on dirait que tout échappe au contrôle de l'État. D'où l'opportunité d'interdire toute manifestation jusqu'à nouvel ordre. Ce ne serait même pas exagéré de préconiser un état d'urgence dans les zones réputées chaudes, notamment Wanindara où les violences continuaient jusqu'à tard dans la soirée de ce vendredi. Interdire ce droit constitutionnel, oui. Pourvu que l'autorité gouvernementale se bouge pour rétablir la sécurité et pallier à la situation politique sans cesse délétère qui prévaut dans le pays depuis les dernières élections locales.

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