Le parrainage des candidatures à la présidentielle française: l'assassinat d'un droit fondamental du citoyen.
La France est de plus en plus perçue en Afrique comme une démocratie très bien parfaite. Elle reste pourtant l'une des démocraties exclusives par excellence au monde. Le parrainage des candidatures aux scrutins présidentiels, un système officiel d'exclusion avec toutes les bénédictions de la constitution. Il sous-entend que les prétendants au Palais de l'Élysée soient parrainés par 500 élus pour obtenir la validation de leurs candidature par le conseil constitutionnel.
De par la disposition des choses, ils ont coupé la langue du citoyen et les élections constituent des rares occasions où les citoyens se prononcent directement sur la vie de la nation. Mais avec ces parrainages de candidatures, c'est le droit fondamental du peuple français de choisir librement ses représentants qui se trouve être assassiné. Car il n'aura qu'à faire un choix parmi les candidats imposés par les élus-parrains
Que dire aussi du 49-3 français ? Une disposition constitutionnelle qui permet aux détenteurs du pouvoir exécutif de faire passer en force tous leurs projets, mêmes ceux contraires à la volonté du peuple. En termes clairs, c'est une Loi édictée dans la constitution française et permettant au gouvernement d'imposer ses vœux et toutes ses envies, même contre le gré des députés à l'Assemblée nationale (représentants délégués du peuple) ou même si toute la population restait directement vent debout contre.
C'est comme le concept de <<grands électeurs>> aux États-Unis d'Amérique, une tradition politique qui sacrifie les suffrages directs du peuple en laissant le soin aux personnes sélectionnées et improprement appelés <<grands électeurs>>, de choisir le Président de la "Plus grande démocratie" au monde. En fait, il y a eu dix-huit élections présidentielles dans lesquelles le vainqueur n’a pas obtenu la majorité des suffrages populaires. Le dernier cas en date est la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine de novembre 2016. Pourtant, les électeurs, au vrai sens du terme, c'est-à-dire le sens de la démocratie précisément, avaient directement préféré Hilary Clinton qui, à la suite du dépouillement, a battu le désormais locataire de la Maison-Blanche avec plus de trois millions d'écart en suffrages exprimés.
Selon ce modèle, les américains n'élisent pas directement leurs Présidents mais plutôt 538 grands électeurs qui constituent la majorité absolue que tout candidat doit au moins réunir pour remporter le scrutin. Dans ce cas de figure, le vote populaire dans la course à la Maison-Blanche n'a aucune signification. En conséquence, le vote du Collège des grands électeurs peut produire un résultat contraire à celui du suffrage populaire. Et dans de pareils cas, la position des grands électeurs prédomine toujours sans la moindre exception.
Piétiner le droit des citoyens à choisir librement leurs représentants, un principe de base de toute bonne démocratie. Est-ce là une leçon de démocratie ?
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